Oyez, amateurs d’Urban fantasy, Cassandra O’Donnell, la star française du genre, vient de sortir « Ancestral », le tome 4 de sa saga "Rebecca Kean" (J’ai lu). Où l’on retrouve son humour incisif, ses intrigues frémissantes et son héroïne au caractère trempé. Soit une ravissante sorcière de guerre condamnée à mort, traquée par les siens et condamnée à vivre clandestinement parmi les humains avec sa fille Léonora. Entretien.
Propos recueillis par Rita Popoulos
Photo : P. Mistsas © Flammarion
Oui mais ce serait dommage... Les personnages et leur évolution sont des éléments fondamentaux de l'intrigue. Rebecca Kean est une série, les relations et les révélations se font au fil des tomes, on s'attache à eux, on découvre leurs secrets, un peu à la manière des héros de certaines séries télévisées que l'on a plaisir à suivre. La fantaisie urbaine est un genre littéraire qui se construit d'ailleurs de la même façon. Il y a une part d'intrigue, une part réservée à la famille de l'héroïne, à ses relations sentimentales. Mais ce qui prime avant tout, c'est l'action. Bref, Rebecca Kean n'est pas seulement un thriller fantastique mais une véritable saga.
Rebecca n'est pas "humaine". Elle n'a pas été élevée dans des valeurs judéo-chrétiennes, elle ne ressent pas ou peu d'émotions. Elle n'a aucun respect pour la vie des autres, elle emploie les moyens qui lui semblent nécessaires pour parvenir à ses fins, elle n'a aucun état d'âme et possède un égo sur-dimensionné, bref, ce n'est pas un personnage des plus plaisants et pourtant...le lecteur finit bizarrement par s'y attacher.
Oui, Cassandra O'Donnell est un pseudo. La fantaisie urbaine est un sous-genre littéraire, uniquement dominé jusqu'à présent par les anglo-saxons. Ce sont eux qui l'ont créé. L'écriture en est différente, plus simple, plus efficace aussi et les dialogues représentent une partie importante de ces romans. Les français ont mis un certain temps pour s'en imprégner. C'est une littérature de "genre" donc codifiée et extrêmement addictive. Quand j'ai envoyé mon manuscrit à Florence Lottin qui venait de créer une collection de fantaisie urbaine chez J'ai lu, nous avons décidé, pour éviter les idées reçues et les préjugés, qu'il me fallait prendre un pseudo anglo-saxon. Ça a fonctionné. La saga est parvenue à concurrencer les plus grandes séries américaines dans ce que le milieu de l'édition considérait encore hier comme "la chasse gardée" des anglo-saxons.