C'est Franck Appietto qui nous l'a présentée. C'est une vraie rencontre. Le personnage est extrême évidement. Cela dit, si elle n'était comme comme ça, elle n'aurait pas eu cette carrière. Christine est "attachiante" mais la magie opère. Quand, elle écrit l'émission, quand elle la raconte, c'est du sans faute. Lors de nos repérages, on s'est bien rendu compte de sa popularité tant face à des jeunes de banlieues, que devant des retraités ou cadres sup. L'accès reste direct. C'est une star de télé mais en même temps, le public n'hésite pas un instant à l'interpeller et elle répond. Sa grande force est de pouvoir dire des choses incroyables avec un sourire. Elle est très psychologue et elle sait comment prendre les autres.
En effet, l'autre admiration que j'ai pour cette grande professionnelle est qu'elle écrit toute l'émission elle même. Moi, je suis producteur. Mon rôle est de mettre tous les paramètres pour que tout cela se contruise sans heurt. Je suis un peu le chef d'orchestre et elle, la première concertiste. Elle fait le job et incarne le programme. Je n'ai pas à faire du baby-sitting. Ce qui m'arrive souvent avec des animateurs moins chevronnés.
Avec Christine Bravo, c'est d'abord plus simple parce que le téléspectateur l'identifie. Il faut du temps pour pouvoir porter un programme et exister en télévision. Et il en faudra encore plus avec la multiplicité des chaînes. Ou alors, avoir une très forte personnalité pour être repéré tout de suite. Aujourd'hui, la star c'est Hanouna. J'ai produit cinq primes avec lui et à l'époque un directeur des programmes qui n'est plus directeur des programmes m'avait dit : "Hanouna, c'est trop segmentant. Ca ne marchera jamais." La preuve ! (rire) Il a un vrai talent, de la répartie et de l'humour...
C'est surtout un joli hasard. Christine Bravo avait ce projet depuis longtemps. Elle a vu effectivement que les émissions d'histoire plaisaient mais elle voulait quelque chose d'assez rock and roll autour de l'histoire. J'ai su que M6 cherchait un programme de ce type pour justement contrer le succès de Stephane Bern. On a travaillé six mois avec eux et après plusieurs rencontres et deux conducteurs sur deux personnages historiques, on s'est arreté là. Ils ont décidé de faire un programme avec Mac Lesggy. Donc les choses sont ainsi faites que nous avons pu reprendre notre liberté et Christine Lentz (responsable du pôle audiovisuel du groupe NRJ12 jusqu'au 4 octobre 2013, ndlr) est tombée par hasard sur notre idée alors qu'elle cherchait à créer un programme de cuisine avec Christine Bravo. Elle nous a dit : "Si ça ne se fait pas avec M6, moi ça m'intéresse." Voilà pour la petite histoire. Elles n'ont pas poursuivi ensemble le projet cuisine, mais Christine Lentz m'a reçu pour ce qui devriendra "Sous les jupons de l'histoire". J'y ai été un peu dubitatif en pensant que nous n'aurions pas le même budget qu'à M6, mais elle a peut-être mieux compris ce que devait être cette émission. M6 ne voyait pas la forme. Nous lui avons tout de suite dit que nous souhaiterions un ton différent, rock et des animations actuelles. On a bâti l'émission ensemble au bout de deux rencontres : elle a trois parties avec un édito, une visite et un plateau. Et on est parti la fleur au fusil.
Alors ce ne sont pas de gros budgets mais ça a le mérite d'avoir fait exister le programme. On est très content des retombées puisqu'il y a déjà des projets de livres qui apparaissent et puis surtout l'audiance est au rendez-vous. Une rencontre s'est faite avec le téléspectateur. Le pari est en partie gagné. On fait sur les trois semaines de diffusion, une audience équivalente en première et troisième semaine.
En fait, il y a dix émissions en tout mais même si pour nous, c'est un petit budget, pour Chérie 25, s'en est un lourd. Ils amortissent par le biais de rediffusions.
Oui. On avait la volonté de féminiser l'histoire. Disons qu'il y a une inspiration sans que ce soit véritablement à la manière de... Sinon, on aurait été beaucoup plus loin dans l'aspect clip. On a voulu marquer la modernité des personnages traités parcequ'il s'agit de femmes incroyables. Des femmes qui lancaient la mode, qui créaient la tendance et très "mecs" dans leur approche. Elles avaient le pouvoir finalement. Leurs maris suivaient, elles étaient présentes dans leurs univers, conseillères et indispensables. Le désidérata de base était de montrer cela.
Absolument et on est loin de la première Dame de France du Début de la Vème République. On est plus proche aujourd'hui d'une Valérie Trierweiler ou d'une Carla Bruni.
C'est d'avoir un ton d'aujourd'hui, d'où le graphisme, d'où les musiques additionnelles. On plaque par un effet miroir, l'hier sur le présent et on se rend compte que finalement que tout ça est très comptemporain.
Alors c'est vrai que notre ADN est l'histoire. Moi, ce que j'aime à l'origine, c'est l'archive. J'aime les tiroirs secrets où l'on va chercher des pépites. Les histoires qui n'ont pas d'images, on peut les remplacer par du graphisme que l'on invente ou imagine, mais ça répond à la meme demande. C'est cette idée qui a bâti notre société. On a fait beaucoup de documentaires d'archives. Le premier portait sur 50 ans de jeux à la télévision. Il nous avait été commandé par Jean-Pierre Cottet, à l'époque patron de France 5. Je suis un véritable enfant de la télé donc je me suis attelé à l'écriture de ce format. On partait du premier jeu télévisé créé par Jacques Antoine et présenté par Pierre Bellemare, 'Télé Match" jusqu'à "Loft Story" pour montrer qu'au fond rien ne changeait vraiment. En juxtaposant les deux premières images de chaque format, Télé Match et Loana, on se rend compte que pour la première fois, en 1954, on portait en triomphe, un anonyme. La foule française qui n'avait qu'une seule chaîne à l'époque connaissait le programme par coeur. Seul un jeu pouvait mettre à l'honneur une personne inconnue de cette manière. Le futur "La tête et les jambes" c'était donc le Loft. Tout le monde en parlait, les cafés fermaient, c'était un véritable phénomène de société. La boucle était bouclée.
Oui, il y en aura. S'ajoute à cela une émission spéciale autour de Philippe Bouvard. Il y a 4 ans, France 2 m'avait demandé déjà d'en préparer une. Le succès était tel que la demande est réitérée cette année. En 2009, je voulais accés sur le magnifique interviewer qu'il est et qu'il a été, bien avant Ardisson, bien avant Ruquier... Il était l'homme des deuxièmes parties de soirée du samedi et tout le monde se battait pour être invité chez Maxim's. Le coup de griffe était bien présent, il y avait l'ironie, la répartie. J'avais envie de montrer qui était Philippe Bouvard aux téléspectateurs d'aujourd'hui. Certains l'avaient connu, d'autre pas. Nous avions battu TF1 ce soir là.
A la fin de l'été dernier, il m'a rappelé. Il avait le désir de fêter les 30 ans du Théâtre de Bouvard entouré de ceux qu'il appelle "ses neveux et nièces". Le tournage aura lieu le 25 novembre prochain au Théâtre de la Porte Saint Martin avec 40 personnalités sur scène. Des personnalités qui ont émergé grâce à lui.
Oui ! On va se replonger dans toutes les émissions de 83 à 85. Il y en a eu 400. Des sktechs et des images viendront nourrir tous ces souvenirs et ça sera diffusé pour les fêtes sur France 2 en prime.
Les autres sont deux bétisiers autour du sport pour l'Equipe 21; trois documentaires/portraits diffusés le 14 décembre et consacrés aux photographes de stars comme Tony Franck ou l'italienne Chiara Samughéo, la première femme à photographier toute le cinecittà, c'est-à-dire, les Ursula, les Claudia... On revit l'Italie des années 50/60 et ça m'a beaucoup plu. La chaîne Stylia nous a fait cette commande dans le cadre d'une série nommée "Devant l'objectif". Ensuite, pour "Reportage" (TF1), on produit un doc sur les français qui partent en Islande pour changer de vie et un autre pour Histoire sur Bartholdi. Puis surtout et enfin, après le flux et le documentaire, il nous restait un genre, celui de la fiction. Nous devrions nous lancer si tout ce passe bien, courant d'année prochaine. C'était une vraie envie de me frotter à ça.