Eric Fottorino tente une autre aventure en lançant, avec son complice Laurent Greilsamer, un nouveau journal hebdomadaire "Le 1". Un défi de taille alors que l'on sait les difficultés de la presse écrite. L'ancien patron du Monde et écrivain répond à nos questions pour nous aider à comprendre les envies et raisons de ce pari.
Rencontre :
Comment définiriez-vous "Le 1"?
"Le 1" est un journal conçu pour rendre heureux ceux qui le lisent : pas de publicité, de bons papiers bien écrits sur un thème d'actualité, pas de bavardage ni de jargon, mais du fond accessible, de belles illustrations, un papier agréable. Mon ambition serait d'avoir inventé avec Laurent Greilsamer et Natalie Thiriez un journal-objet qu'on n'a pas envie de jeter, un journal durable.
Pourquoi se lancer dans cette aventure maintenant ? Est-ce une réponse à la crise du papier ?
Le papier n'est pas en crise. Ce sont les contenus n'ont pas été réinventés alors que l'essor du numérique aurait dû inciter à cette révolution de l'offre. Le papier est un support moderne, siège de l'émotion et de la réflexion approfondie.
Les signatures sont prestigieuses et forment une belle vitrine. Comment choisissez-vous les collaborateurs de chaque numéro ?
Je souhaite solliciter chaque semaine des écrivains, des experts, artistes, chercheurs, intellectuels au sens marge, pour construire ensemble une réflexion cohérente et inspirante sur un sujet : donner de l'air pour la tête.
La mise en page est inédite. D'où vous est venue cette idée d'un seul thème sur 8 pages A4 dépliables ?
La forme, c'est le fond. Un journal dense et serré, une épure, un retour à l'essentiel, une part de mystère à l'intérieur. Rien de mieux qu'un pliage. Le 1 déplie l'actualité, la racine latine d'expliquer, ex-plicare, c'est dé-plier.
Pensez-vous que nous sommes sur informés ?
Nous sommes déboussolés car l'information est une suite d'écumes qui ne voit pas les lames de fond.
Quelles sont les deux prochaines grandes questions abordées dans "Le 1 " ?
Un sujet géopolitique et un sujet de société.
Allez-vous accompagner le journal d'un site web et d'un suivi sur les réseaux sociaux pour une interactivité complète ?
Le site existe, www.le1hebdo.fr. Nous sommes présents sur Facebook, twetter, Astagram, et bientôt google+.
"Le 1" tous les mercredis. 2,80euros.
Yasmina Jaafar
Photo : AFP/Miguel Madina