Il y a 3 ans que la marque existe avec deux objectifs en tête : On voulait avoir un laboratoire de talent pour alimenter la télévision, le spectacle vivant et le cinéma éventuellement. Puis nous souhaitions aussi développer des communautés dans les réseaux sociaux. On a touché 1 million de personnes dès la première semaine grâce aux vidéos car à ce moment là Youtube lançait ses chaînes sponsorisées. Les médias se sont donc intéressés à nous plus vite.
La première année, on a mis l'accent sur la production pure et la fabrication de vidéos ; la deuxième année, on s'est penché sur notre site internet et constitué un actif média et cette année on va se diversifier et produire pour la télévision. Mais l'évènementiel nous attire aussi. On a créé conjointement avec Studio Bagel, entre autres, "Video City", un festival qui réunit des You tubeurs à la porte de Versailles (24 milles personnes en 48 heures).
Je viens de la télévision en tant que conseillé de programme, du business developpement et de la création. Mais tous les producteurs sont censés rassembler plusieurs fonctions. Le marketing est aussi très important pour le web. A la différence de La TV et du cinéma, vous faites votre propre marketing sans quoi vous n'existez pas.
Nous sommes environs 20 et ce qui nous permet d'Etre c'est la télévision car elle donne une forme de récurrence et de fournir du volume. On regarde un poil vers la fiction mais c'est surtout le flux et les programmes plateaux qui nous intéressent.
On aime l'humour mais on vient aussi nous chercher parce que on connait bien You tube, les You tubeurs et les jeunes. Notre valeur de marché est de dire : "on comprend bien comment fonctionnent les réseaux sociaux et les plateformes de vidéos ainsi que la façon dont tout cela est reçu par les différentes communautés." Notre marque touche 2 millions d'abonnés sur You tube. Ca ne veut pas dire que nous passons d'un univers à l'autre facilement. Sur W9, nous avons fait 600 milles personnes en prime, quand on va vendre 3000 places pour le films "Les dissociés". Donc les univers Tv, web, Ciné sont très différents et s'appréhendent différemment.
Ils étaient 4 au départ et maintenant 3. Ils ne se connaissaient pas. On a été les chercher. Julien Josselin était déjà connu sur le web, Raphael Descraques faisait les "Visiteurs du futur" et Vincent Tirel avait un site internet. Ils sont doués et ils ont déjà une belle expérience et maturité professionnelle. Ils sont très jeunes et manient très bien le métier de créa comme la production. C'est eux qui sont venu vers nous en avril 2015 avec le projet "Les dissociés" avec la volonté de faire un long sans attendre les traditionnels financements. On a donc réfléchi à un autre système basé sur le placement de produits (75% du financement), 2 décors et une équipe très réduite.
Oui, l'objectif n'était pas de se faire de l'argent, mais de se faire plaisir. Et comme ça a bien marché, on est content d'avoir pu exposer largement un de nos contenu. Et on a pu montrer qu'on pouvait faire un film avec très peu de ressources.
Pour l'instant, il n'y a pas de système ni de business model. C'est seulement qu'au cas par cas : si vous avez envie de faire un film qui coûte 500 milles euros, c'est possible mais ça n'est surtout pas une économie !
C'est un système complexe et un univers hyper concurrentiel, il y a beaucoup de films par an alors que les gens vont assez peu au cinéma. Il faut avoir un argument marketing très fort pour que ça se communique et que ça suscite une envie. Avec le web, lorsque vous inventez une marque forte, quand vous arrivez en salle ou en télé, vous n'êtes pas rien. Il y a déjà des gens qui vous suivent. C'est une des raisons du succès de la soirée en prime sur W9.
Oui, bien sûr, déjà moi suis pas jeune (rires)... L'idée est surtout de n'exclure personne. Quand on fait du contenu, c'est pour que le maximum de gens puissent le voir. Maintenant, il est vrai que les 13/17 partagent plus que ceux de 50 ans. En fait, on s'adapte au mode de diffusion. On le prend en compte dans la façon que l'on a d'aborder le contenu.
Yasmina Jaafar