J'ai le sentiment qu'en une heure, nous nous sommes tous présentés, en donnant furtivement notre point de vue. Une heure c'est un peu court pour avoir le temps de débattre et en même temps, si on a plus de temps, on risque d'ennuyer tout le monde. C'est donc pas un exercice facile. Mais je crois que nous avons posé la question de la place des jeunes, en effet. La complication est qu'à la fois, il faut de l'expérience et une fraîcheur. On a réussi à faire les choses entre copains, mais l'univers se corse et tout est beaucoup plus dur. Il faut savoir s'entourer et s'associer avec son pendant. C'est a dire, quelqu'un qui a une nouvelle forme d'écriture s'ajoute à une personne d'expérience. Il faut être rassurant auprès des banques et des diffuseurs.
Non ! J'adore ce que je fais et je crois que nous avons de la chance d'évoluer dans le domaine que l'on aime. Mais... j'étais à la fac, j'ai démarré sans rien connaître du monde de la production avec juste mon envie et ma volonté. Une forte passion me muait mais j'ai oublié d'être stratégique. De penser le chemin. Aujourd'hui, je mets de la réflexion au centre de mon activité. Si c'était à refaire, je ferais mes gammes dans une grosse boîte et je soignerais mon réseau avant de me lancer en indé. J'ai tout appris sur le tas, j'ai été co-auteur, gestionnaire et tout un tas d'autres casquettes... en me jetant à l'eau.
Je produis des contenus pour les 14/23 ans. Je crois que les programmes pour cette cible ont une réelle utilité ! C'est un échange et une envie de transmettre voir de guider. Par exemple, je m'intéresse aux métiers et aux vocations, souvent, on ne connait que les métiers de ses proches et de ses parents. Aider les jeunes à s'ouvrir vers d'autres voies est vivifiant. J'aime l'innovation, travailler avec les jeunes, les nouvelles écritures...
Le métier de producteur est d'avoir un couple auteur/réalisateur qui a une idée et de faire le lien avec le diffuseur sans que l'auteur/réalisateur se sente dépossédé. C'est très léger et subtil.
Yasmina Jaafar