A peine installé dans son avion en direction des États-Unis, le président américain s'est jeté sur son téléphone pour twitter à l'encontre d'Emmanuel Macron. Ce qui semble ne pas être passé c'est d'abord le discours d’avril 2018 du président français devant le Congrès américain. Un rendez-vous salué et conclu par une standing ovation qui marquera les esprits. Un discours dans un anglais parfait, des propos coup de poing sur la politique isolationniste et unilatérale menée par Donald Trump. Mais cette attitude brutale est aussi la réaction vive et immédiate quant à l'entretien de E.Macron sur Europe 1. Le premier magistrat de France interrogé par Nikos Aliagas a annoncé la volonté de construire une armée européenne pour se protéger des pays comme la Chine, la Russie... et l'Amérique ! Cette maladresse qui revient à comparer un pays démocratique avec deux pays aux régimes plus totalitaires a vexé Donald. « Emmanuel Macron a suggéré la création de leur propre armée pour protéger l’Europe contre les États-Unis, la Chine et la Russie. Mais c’était l’Allemagne dans la première et la seconde guerre mondiale ».
Très vite, il ironise sur la période d'occupation allemande pendant la seconde Guerre Mondiale :
Donald Trump a renvoyé les anciennes méthodes de communication aux orties. Il est très loin de se contenter de retweeter des communiqués de presse polis et informatifs comme pouvait le faire Barack Obama. Lui, utilise les réseaux sociaux comme un outils de propagande et de publicité. Trump et son profil binaire - J'aime/J'aime pas - a saisi plus que jamais la modernité de ces nouveaux moyens de communication. En étant en permanence sous le feu des projecteurs sauce RS, il donne le sentiment d'être en campagne permanente, il agit aussi pour parler à sa base électorale et plus encore. Enfin, de telles réactions permettent la diversion, détourner le regard des affaires courantes pour occuper l'espace autrement. Un spécialiste du buzz et ça marche ! La méthodologie ne permettra plus jamais de revenir à ces présidents sages et enfouis dans leur tour d'ivoire. Là, Donald est avec son peuple, semble accessible et propose d'en découdre avec tous ceux qui le défient. Le divorce d'avec Macron est donc consommé.
Mais malgré un regain de popularité aux États-Unis et même en France où les français qui étaient 91% à ne pas l’apprécier ne sont plus que 75%... Malgré cela, une économie en hausse et une baisse du chômage flagrante, nous pouvons noter, tout de même, une belle erreur de communication : tirer sur une ambulance en attaquant Emmanuel Macron sur sa baisse de popularité et sur le niveau de chômage dans l'hexagone est faible et facile. Par ailleurs, les américains vivent un drame depuis quelques jours. Rappelons que plus de quarante personnes sont mortes dans des incendies inédits en Californie...
L'homme aux 140 signes règle ses comptes avec l'international et en interne avec des tweets hors contexte semblant chercher des responsables. L'effet est... peu appréciable. Par ailleurs, attaquer la France sur son rapport à l’occupation allemande est d'une brutalité grave qui frôle l'incident diplomatique. Surtout au lendemain des commémorations où Trump n'a pas souhaité totalement participer. L'objectif : montrer sa fermeté quant à sa politique extérieure de repli... sans oublier la peur de friser ses cheveux sous la pluie...
Ce soir Emmanuel Macron sera sur TF1 pour une interview attendue à quelques jours de la date fatidique du 17 novembre et la gronde des Gilets Jaunes. Reste à espérer que son équipe de communication qui jusque là a fourni quelques ratés notamment sur l'affaire Benalla et les différentes démissions de l'exécutif, saura être à la hauteur pour préparer une réponse en bonne et due forme à celui qui se permet d'insulter les français, la France et son histoire...
Rendez vous ce soir à 20h sur TF1...