"Il est un lion de l'histoire américaine" a dit de Joe Biden, l'ancien président Barack Obama en 2017. Aujourd'hui, Joe Biden entre à la Maison Blanche en tant que 46ème président des États-Unis d'Amérique !
"Pas d'États rouges, pas d'États bleus, juste les États-Unis !" prononce le candidat Biden durant sa campagne. En effet, sa tache sera rude. Il va devoir "rassembler". Ce mot, il le prononce depuis une semaine. Chaque nuit, alors que les dépouillements se poursuivaient, Joe Biden a pris la parole, à heure fixe, pour rassurer ses électeurs, pour demander le calme et de la patience. Mais surtout pour réclamer de l'union.
Le pays vient de traverser une crise démocratique forte. L'ancien président Donald Trump ne sait pas perdre. Il a une aversion immense pour les "looser" comme il qualifie lui-même les perdants. Il est impossible pour cet homme arrogant d'en faire partie et pourtant... Pour une fois, Trump perd et doit céder la place. Il laisse derrière lui une Amérique divisée, rongée par la Covid et économiquement à plat. La tendance repart doucement mais les stigmates d'un trauma sont bien là. Le mandat #Trump a permis aux langues de se délier. les suprématistes blancs ont eu le chemin libre pour donner de la voix. Les fractures épaississent. Désormais deux Amériques se font face.
Rien de nouveau. Ce pays a connu depuis toujours des désunions. La plus forte est celle de la guerre de Sécession de 1861. Abraham Lincoln souhaite alors un seul pays : les États-Unis. Les États confédérés ne l'entendent pas de cette oreille et souhaitent garder leur indépendance, leurs lois, leurs principes. Une guerre affreuse provoquera la mort de 620 000 soldats, dont 360 000 nordistes et 260 000 sudistes... Ces nombres restent indéterminés mais l'effroi subsiste. Cet affrontement a marqué le continent définitivement.
Le Général Lee signe un acte de reddition au Général Grant à Appomattox le 9 avril 1865. Les partisants de Lee acceptent difficilement cette défaite. La guerre s’arrête mais la division se poursuit au moins dans les esprits. L’Abolition de l'esclavage souhaitée par le président Lincoln est remplacé par la ségrégation. Les États du sud traineront cette habitude durant un siècle avec pour ornement les actions illicites et dévastatrices d'une milice vengeresse : le Ku Klux Klan. La condition des noirs dans ce pays forme une autre division. Il y a ceux qui se battent (blancs et noirs) pour que les droits soient égaux pour tous et il y a ceux qui choisissent de faire en sorte que cette population - qui a pourtant combattu au même titre que les autres durant la guerre civile - soient définitivement retirée de la carte US.
Donald Trump était la mauvaise surprise de ces dernières années. Il a réveillé la bête qui finalement ne s'est jamais endormie. Souvent, elle a été retardée dans son sommeil par des acteurs officiels comme le terrible John Edgar Hoover le premier patron du FBI (Federal Bureau of Investigation), du 10 mai 1924 jusqu'à sa mort, soit pendant quarante-huit ans...
Joe Biden vient s’inscrire dans cette histoire américaine tumultueuse. Il va devoir unifier, apaiser et calmer les esprits déçus. Cette moitié d'Amérique ne doit pas être oubliée car sa colère est réelle. Joe Biden devrait savoir faire, il a de l’expérience et une vie pleine de douleurs, de deuils et de renoncements. Il a du recul. Il a passé sa vie à tenter d'y parvenir. Il y est ! Nous jugerons à l'usage.
Pour le moment, Joe Biden c'est la victoire de la persévérance contre l'outrance. La moitié des américains et une immense partie du monde souffle. Le soulagement ce matin au réveil est grand. Avec pas moins de 290 Grands électeurs et 75 196 516 votants (soit 50,6 %), il est élu largement ce qui va contrarier les entreprises de démolition du boudeur Donald Trump. Il sera plus difficile de convaincre la Cour Suprême qu'il s'agit-là d'une élection volée...
Elle n'est volée que pour le Président Mexicain Andrés Manuel López Obrador qui étrangement ne reconnait pas cette victoire évidente alors qu'un mur se dresse entre lui et les États-Unis... soit. Les autres dirigeants du monde félicitent le nouveau locataire de la White House.
Les mots de Kamala Harris :
Kamala Harris a indiqué hier lors du discours de victoire de Joe Biden ces mots forts : "Je m'adresse aux enfants : quelque soit votre sexe, soyez ambitieux. Agissez car ce n'est pas parce que quelque chose ne s'est jamais faite que rien n'est possible. Les petite filles aujourd'hui savent en me regardant que tout est possible dans notre pays."
Kamala Harris sera la première femme noire vice-présidente des États-Unis ! Un/Une Vice-président(e) reste dans l'ombre, une sorte de "au cas où"... mais elle, elle ne sera pas effacée, elle sera présente dans la vie politique et qui sait dans 4 ans...
Les temps évoluent et changent. Ce couple soudé impose un symbole fort. "Il est temps pour les uns d'écouter les autres" Joe Biden.