Découvrez Marion Rampal et son dernier album "Oizel", une ode à la liberté des femmes et des hommes à travers les ailes d'un oiseau. Follement éprise de la musique pour la ranger dans des boîtes étanches, Marion Rampal, telle Nina Simone ou Joni Mitchell, a la musique au cœur. Rencontre laruchemedia.com :
Quel est l'esprit de votre dernier album OIZEL sorti en 2024 ?
Oizel est un album tourné vers le monde sauvage, celui des oiseaux, et aussi de l’enfance. J’ai voulu l’écrire uniquement en français, en tout cas dans la langue française que je travaille, qui s’influence des français parlé ailleurs, notamment en Amérique du Nord. Mes racines musicales puisent autant dans le jazz et le blues que la folk et la chanson. Avec mon réalisateur Matthis Pascaud, on a essayé de créer dans le disque un univers sonore a l’image des textes et des imaginaires qu’ils déploient. J’ai rassemblé des chansons écrites au long cours, certaines ont pris 4 heures, d’autres 4 ans, elles ont peut être plus à voir avec la folk que le jazz parce que j’ai composé à la guitare, en cherchant des refrains, des mélodies fortes.
L'oiseau est-il le reflet de votre désir de liberté et à travers la vôtre, celle de toutes les femmes ? En somme, OIZEL est-il un appel féministe ?
L’oiseau est une figure que je file tout au long du disque, mais à côté de l’idée de liberté, il y a d’autres aspects qui m’intéressaient : la migration, la capacité à partir et revenir, à nicher, à chanter… La figure de liberté radicale est sans doute « la Grande Ourse », qui s’inspire d’une histoire vraie racontée par Florence Aubenas : une jeune femme « sauvage » qui vit dans les collines des Cévennes. J’y évoque aussi ma grand-mère Madeleine, qui malgré une vie tout à fait rangée, mère au foyer de quatre enfants, a toujours conservé dans sa vie quotidienne une grande fantaisie et de la créativité joyeuse avec les objets, les plantes, les tissus, la cuisine. J’ai appris beaucoup auprès d’elle et Oizel regarde souvent vers cette enfance. Il y a aussi une chanson qui évoque la vieillesse de mes deux grand mère, et le charme fou, et si touchant, inventif, de leur « démence ». Je crois qu’au delà d’un discours féministe, le fait d’être une femme qui écrit, chante, dirige son label, oriente sa carrière, et me sentir libre de mes sujets de travail et de mes collaborations, sont des choses très importantes à défendre. Cela ne va pas de soi pour beaucoup de mes consœurs dans un milieu de la musique encore pétri de sexisme et d’agisme.
"C'est le cœur en fête qu'on attend". Comment s'est déroulée votre collaboration avec Naisam Jalal pour le titre Cantinele, artiste subtile que nous connaissons bien à laruchemedia.com ?
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Naïssam est une immense artiste, généreuse, exigeante, elle a quelque chose que je reconnais et que j’apprécie, c’est une grande douceur mêlée à un caractère farouche. Parce qu’avec sa flûte, et sa voix, au delà des styles ou des modes, elle cherche la justesse . Quoi dire ? Quoi jouer ?
J’avais vraiment envie de partager ce morceau avec elle, sans doute le plus politique de mes titres avec « ou sont passés les roses ». J'ai l’impression qu’on se fait confiance, c’est toujours très agréable de travailler un titre avec elle.
DATES CONCERT DE MARION RAMPAL :