Gérard Depardieu et Joeystarr sont à l'affiche de "La marque des anges-Miserere". Ce film adapté du roman de Jean-Chrisotphe Grangé et réalisé par le franco-américain Sylvain White (Souviens toi ... l'été dernier, 2006) mise sur un duo hors norme. Réunir ces deux acteurs connus pour leurs frasques rocambolesques mais aussi pour leur tempérament de feu semble être la bonne idée de cette année 2013. Et en effet, les studios Pathé ont eu du flair de les marier. Une belle affiche qui donne envie de voir... et on a vu !
L'histoire : Lionel Kasdan, un commissaire de la BRI à la retraite rangé des voitures (expression de 1982) n'arrive pas à trouver le repos depuis le décès de sa femme trois ans plutôt et Salek, un jeune flic d'Interpol sur-excité et sous médoc prêt à dégainer à la moindre anicroche. Les compères tentent d’élucider la mort étrange d'un chef de chœur dans sa paroisse. Ils vont d'abord se renifler pour ensuite se serrer les coudes.
Coincé entre un trafic d'enfants, sectes, nazisme et complots politiques... White semble être passé à côté de son sujet. Des invraisemblances dignes d'un débutant retentissent ici ou là. A vouloir faire l'impasse sur des dialogues ciselés et un scénario plus resserré et moins flou, on ne garde en tête que des ellipses maladroites et des coïncidences forcées. Le film est sauvé par CE duo fort, inédit et inattendu. Joeystarr n'est jamais étouffé par l'immense GéGé. Durant près de deux heures, le rappeur montre, après le fabuleux "Polisse", toute l’étendue de son savoir-acteur : un bonheur !
Depardieu se la joue minimaliste. De mauvaises langues pourraient même dire qu'il se traîne mais je préfère penser qu'il ne veut plus rien prouver. Les producteurs ont eu du courage de tenter l'aventure avec un artiste pourtant décrié en ces temps de crise... Toujours "bankable" ? Ce film sera une manière de le savoir.
Yasmina Jaafar