Dans son appartement situé à New-York, l'acteur Philip Seymour Hoffman a succombé à une overdose. L'enquête est en cours. Le comédien avait réussi à être sobre durant 23 années.
Presque muse du réalisateur Paul Thomas Anderson, Philip Seymour Hoffman, a reçu pas moins de 15 récompenses en 2010 pour sa prestation dans The Master. Il incarnait un médecin et écrivain aux prises avec un Joachim Phoenix un peu fou. Ils ont collaboré cinq fois ensemble. C'est en 2013 qu'il est de retour dans une clinique pour soigner une nouvelle addiction aux drogues mais cette rechute de mai dernier lui sera fatal. Le cinéma made in US vient de perdre un illustre comédien et un homme de théâtre somptueux puisqu'il est aussi connu pour toutes ces interprétations des pièces de Tchekhov, Shakespeare ou encore Arthur Miller et est à l'origine de nombreuses mises en scène à Broadway.
Né le 23 juillet 1967 à Fairport, une banlieue de Rochester/New York, Seymour Hoffman n'était pas de ceux qui peuvent dire "What else ?" tasse fumante à la main en faisant chavirer une pelletée de nanas. Paul Thomas Anderson disait "Philip n'est pas le genre d'acteur dont on attache la photo au mur mais il est l'un des plus grands acteurs de sa génération" et le principal intéressé d'acquiescer "Je n'en reviens pas d'être à ce point demandé alors que je ressemble à une bouche d'incendie". Une violence apparemment drôle qui cache un manque mais qui lui permet de ne pas se vautrer dans un égo encombrant laissant la part belle à un talent d'interprétation sans faille. En 2006, son rôle de Truman Capote dans "Truman Capote" lui offrira un Oscar et les félicitations mondiales. C'est un véritable tournant dans sa carrière qui n'a pourtant pas suffit a atténuer la douleur.
Thomas Anderson, les frères Cohen, Sidney Lumet ou Todd Solondz ont su trouver en ce talent XXL une manière de le mettre en lumière. Après des cours de théâtre à University Tisch School of the Arts en 1989 puis quelques années à tourner pour des séries TV comme "New York Police Judiciaire", l'acteur est repéré par le public dans "Boogies Nights" de Anderson en 1997. C'est ensuite "Good Morning England" de Richard Curtis qui lui confère l'estime mérité puis "Truman Capote" en 2005 enfonce le clou : c'est la consécration. Cet artiste ne triche pas, il va droit au but avec rage et hargne. Il sait que tout donner, c'est être dans la sincérité du jeu. Tom Hanks salue ce matin "son immense talent", Jim Carrey "Une belle âme. Pour les plus sensible d'entre nous, le bruit peut être trop fort. Que ton cœur soit béni"... Le tout Hollywood est triste et vacille devant cette perte survenue toujours trop tôt.
Philip Seymour Hoffman avait 46 ans, trois enfants dont le plus âgé à 10 ans et une compagne. Il était la semaine dernière au festival de Sundance et sera à l'affiche de "Un homme très recherché" d'Anton Corbjin.