Effectivement, c’est un ouvrage destiné à tous les âges car ils touchent aussi bien les enfants à travers leurs questionnement et les parents pour les orienter, les guider, les conseiller vers des réponses d’actualité. Le but est également d’apporter la version d’une mère qui peut être réutilisée par des enseignants et pourquoi pas faire l’objet d’une réflexion sur les thèmes abordés avec les élèves.
Je ne me pose pas de questions autour d’une politique gouvernementale. Lorsque je suis devant une assemblée de jeunes, je fais en sorte de parler avec mon cœur. J’accède de ce fait naturellement à un dialogue comme si je parlais à mes enfants. Donc, j’accède à un échange humain et non politique car je suis une mère et non une parlementaire.
Je vais répondre en prenant en considération ma personne qui est issue de l’immigration. J’ai acquis la nationalité Française et j’ai fait tout pour m’intégrer et respecter cette culture de mon pays d’accueil que j’aime à travers ces valeurs. La France m’a beaucoup apporté, et j’en suis redevable et je suis fière d’être française. Néanmoins, je viens de l’autre coté de la Méditerranée et je n’ai pas honte de dire que je suis également Marocaine de souche. Pour moi ce n’est pas vivre dans une forme d’ambivalence, car je me suis construite en tant que femme indépendante à travers ces doubles cultures qui sont pour moi, une richesse. Il faut vivre cette diversité, ce métissage patrimonial culturel, de cette manière. C’est d’ailleurs dans ce but entre autres que j’accompagne des jeunes à voyager pour qu’ils puissent découvrir la culture de l’autre et s’en imprégner malgré les différences. C’est à partir de ce processus que j’accède à la tolérance et au respect de l’autre.
Il faut conserver, préserver nos valeurs humaines c’est important pour la sauvegarde de notre Humanité. Je suis devenue à travers l’épreuve que j’ai traversé militante pour la Paix et le Vivre Ensemble. C’est pour moi un moyen de vivre mon deuil de manière utile et combattante car mon fils était courageux. Je mène ces actions pour lui mais aussi pour les autres et le plus important c’est de croire en ses actions. Alors j’espère vivre et voir un monde meilleur où chacun puisse se respecter malgré ces différences. De cette manière je dirais que je suis humaine avec des hauts et des bas mais je reste debout et tiens mon cap fermement.
Tout dépend du contexte des établissements. Je veux dire par là, après avoir visité énormément d’établissements, qu’il manque un accompagnement éducatif pour certains élèves en décrochage scolaire. Il n’y a pas suffisamment de psychologue scolaire et d’ assistance sociale scolaire qui pourraient apporter une solution à cet échec scolaire. J’ajouterais que la mixité scolaire n’est pas optimale en France ce qui empêche certains jeunes d’accéder à une éducation et formation nécessaire pour la poursuite de leurs études. Et pour finir le travail des enseignants aujourd’hui n’est pas seulement d’enseigner mais de connaitre son élève et de proposer des projets éducatifs qui motivent les élèves qui se plaignent souvent d’être dans l’anonymat. La relation prof élèves doit progresser en France.
Attention je ne mets pas tous les enseignants dans le même tableau , j’en ai rencontré des formidables ; des personnes dévouées à leur métier et qui apportent beaucoup aux élèves. L’Ecole vu le nombre d’échec scolaire ou la fuite vers les murs de l’Ecole montre bien les limites de l’ascenseur social. L’Ecole doit faire émerger des talents, des personnalités, et donner le choix vers des orientations voulues et choisies. Chaque élève a un rêve, il faut l’aider et dans la mesure du possible le guider vers sa réussite.
La liberté c’est la capacité de s’exprimer, de vivre sa vie de manière indépendante, d avoir une pensée critique, des opinions , de rêver, d’espérer, et d’agir en toutes circonstances. C’est tout simplement vivre son passage sur terre en s’accomplissant.
L’assimilation et l’intégration sont des termes qui ont pour connotation pour ceux qui la subissent une manière péjorative de dire ce qui est différent, l’étranger. Alors ceux sont des termes valables pour des personnes immigrantes venu de pays étranger car il intègre et assimile les lois et la culture de son nouveau pays d’accueil. Mais on ne peut pas les attribuer à nos jeunes qui sont nés en France. Je ne vois pas de différence car c’est pour moi des termes pour signifier la différence de l’autre. Je n’aime pas cette terminologie.
Ils sont français car ils sont nés et sont baignés inconsciemment par la culture de leur pays. Pour s’identifier à sa patrie, il faut aimer l’étendue et l’héritage historique de notre Nation, pays des droits de l’Homme, nous devrions en être fier. Il faut cette reconnaissance et cette identification de notre Nation Arc en Ciel bleu, blanc, rouge … Arrêtons de polémiquer sur nos différences mais plutôt d’apprécier les différences de l’autre tant qu’elles ne portent pas atteinte aux limites de notre liberté.
C’est s’accomplir, c’est-à-dire se sentir utile à la société, rendre et apprécier les autres à leur juste valeur , c’est être libre de vivre sa vie comme on le désire. C’est tout simplement transmettre notre amour pour tendre vers un bonheur partagé.
Yasmina Jaafar