Un film d’amitié dans une arène urbaine.
Un film qui ne s'arrête pas à la banlieue, bien au contraire. C’est une intrigue universelle sur la quête du pouvoir et de la réussite, souvent conditionnée par un parcours social frustrant. L’héroïne, Dounia « la batarde », est déterminée à se faire un nom et faire de la « money money money » !
Un film humaniste avec des jeunes femmes pro actives et imparfaites. Des personnages qui se prennent en main sans forcément faire les bons choix… mais avant tout, ce sont de bons rôles féminins, qui ne demandent pas la permission ni l’approbation masculine et qui enfin existent dans un univers urbain au-delà de la mère, la soeur, la fille, la pétasse ! Ca change mais ça en dépasse certain(e)s...
Une femme et sa quête vers la reconnaissance et la liberté financière ! Pas de déterminisme social dans "Divines". Des héroïnes qui assument leur décision, conscientes qu’elles font des choix dangereux pour aller plus vite dans cette ascension sociale difficile et incertaine. Dealer est loin d’être de l’argent facile, elles l'apprennent à leur dépens.
Dounia, la cité elle ne veut pas en sortir ! D’ailleurs elle n’a même pas la chance d’y habiter. Elle fera le choix d'y entrer pour atteindre son objectif. « La batarde» dénigrée qui vit en dessous du seuil social de la cité, dans un camps de Rom’ avance vers son destin. Une aberration réelle et sociale actuelle trop peu mentionnée.
Un défi d’interprétation relevé par de futures jeunes espoirs féminins. Des rôles de composition pour ces actrices éloignées de ces problématiques dans la réalité. Oulaya Amamra et Deborah Lukumuena incarnent cette amitié à toute épreuve vécue dans l’adolescence. Et la dealeuse Rebecca, interprétée par Jisca Kalvanda, est captivante dans ce personnage complexe et décalé, qui revisite les principes du « développement personnel», adaptés au monde du deal.
Une intrigue bien ficelée et ponctuée de scènes de danse puissantes. Le film nous transporte entre humour, spiritualité, rage et passion. Mention spéciale pour une séquence alternée magistrale, tendue et crispante, embarquée par le son guerrier 100 000€ de Dumsumaker et à la chorégraphie de Nicolas Paul. La performance de Kevin Mischel(Djigui) est époustouflante. Le tout rythmé par un montage parfait.
"Divines" est une oeuvre cinématographique incarnée, à l’image d'une réalisatrice clairement animée par la rage de sa passion et le divin.
Alors pour vivre toutes ces émotions, il ne faut pas juste le « visualiser », il faut aller en salle.