En ce mois de novembre confiné, les français peuvent découvrir de très beaux documentaires sur les antennes de France Télévisions. C'est aussi le mois du documentaire : une initiative à laquelle est partenaire le groupe public. Rencontre avec Catherine Alvaresse, la Directrice des Documentaires de France Télévisions
Qu'est-ce qu'est le "mois du documentaire" duquel France télévisions est partenaire ?
Il s’agit d’une opération conjointe des acteurs du documentaire, institutionnels, diffuseurs, société des auteurs, ministère de la culture et bien sûr la cinémathèque du documentaire qui organise dans les cinémas de France des projections de documentaires… bien sûr cette année l’édition 2020 se déroule en ligne :
Est-ce un événement mondial ?
Non c’est un évènement foisonnant mais national !
Ce genre semble avoir une belle image depuis quelques années. Comment l'expliquez-vous ?
Pour plusieurs raisons. A la fois formelle : le genre documentaire est un genre qui se renouvelle sans cesse tant dans la forme de ses récits (codes qui empruntent à la fiction, à l’animation, feuilletonant) mais aussi dans ses contenus qui deviennent essentiels dans ces périodes sombres et fracturées pour décrypter et se réapproprier le réel.
Le documentaire sort de la télévision pour arriver de plus en plus dans les salles obscures. Que recouvre cet intérêt des distributeurs selon vous ?
Je ne suis pas distributeur mais cet intérêt est certainement lié à l’appétence du public, même jeune pour ce genre.
Vous êtes Directrice des Documentaires chez France Télévisions. Comment souhaitez-vous les faire évoluer au sein de la grille des programmes ?
France Télévisions est le premier diffuseur de documentaires en France et en Europe. Nous sommes profondément attachés à ce genre et nous le défendons et l’exposons sur l’ensemble de nos chaînes linéaires et non linéaires.
Mon souhait est encore de renforcer notre offre documentaire, afin que ce genre pluriel et multiple dans ses contenus et ses approches puissent contribuer à stimuler nos débats de société tout en sachant rassembler le plus grand nombre . Que nos films créent un impact durable et bénéfique.
Vous êtes aussi membre de l'association #PFDM (Pour les femmes dans les médias). Toutes les thématiques sont-elles accessibles aux femmes comme aux hommes ? L'Histoire, la politique… ?
Les femmes réalisatrices sont assez nombreuses dans les films de société mais pas encore assez dans les films d’histoire, de découverte, de science ! Mais c’est bien le reflet de notre société : les femmes ont peu accès aux études scientifiques, et les femmes ont encore bien souvent la charge matérielle ( et mentale !) des familles ; beaucoup d’entre-elles hésitent voire culpabilisent à quitter leurs familles pour partir sur des tournages découvertes à l’autre bout du monde....
Si non, comment faire évoluer les mentalités pour qu'une femme puisse porter ces thèmes en tant que auteure et/ou réalisatrice ?
C’est un travail collectif et sans relâche : tout cela passe d’abord par l’éducation, apprendre aux filles qu’elles peuvent tout apprendre, tout entreprendre, être libres, que leur genre fille ne soit jamais un obstacle.
Et que cette éducation soit faite dans les écoles bien sûr mais aussi tous les jours dans tous les interstices de la société. Il faut être vigilant, ne pas lâcher car cette liberté est fragile.