La crise sanitaire liée au Covid-19 que nous vivons depuis plus d’un an a plongé l’ensemble de la population dans un quotidien rythmé par la survenue de nouvelles règles, changeantes et évolutives, auxquelles il faut tant bien que mal s’adapter. Difficile de suivre l’arrivée de nouveaux variants, de nouveaux vaccins et de nouveaux calendriers vaccinaux… Qui ne s’est pas encore emmêlé les pinceaux ? La Ruche Média vous propose un point de situation.
De variant en variant
Le SARS-CoV-2, comme tout autre virus, peut évoluer et subir des mutations au cours du temps. Lorsqu’un virus se multiplie en créant des copies de lui-même, il peut se glisser quelques erreurs de réplication, qui vont donner lieu à des versions différentes du virus initial : ce sont des variants. L’émergence de nouveaux variants est donc un phénomène attendu.
En revanche, ce qui est moins prévisible, c’est la manière dont ces mutations impactent divers paramètres, comme la transmissibilité du virus, la gravité de l’infection Covid-19, ou encore la réponse immunitaire des vaccins existants. Parmi tous les variants qui ont fait leur apparition aux quatre coins du monde, certains peuvent donc avoir une incidence notable en termes de santé publique.
Pour le moment, il y a près d’une vingtaine de variants qui font l’objet d’une surveillance renforcée, en France comme à l’international, dont cinq considérés comme véritablement préoccupants sur le plan épidémiologique. Ceux-là sont ceux que l’on qualifiait autrefois de britannique, sud-africain, brésilien ou indien et qui, désormais, répondent à une nouvelle nomenclature, plus neutre, définie par l’Organisation Mondiale de la Santé.
Ainsi, à l’heure actuelle, c’est le variant britannique initial, rebaptisé variant alpha, qui est majoritaire sur le territoire français.
Le casse-tête des vaccins
Aux évolutions du virus s’ajoutent les rebondissements de la saga des vaccins autorisés en France contre la maladie Covid-19. Il faut dire que les débats suscités nous en ont fait voir de toutes les couleurs !
Les deux premiers vaccins utilisés en France à l’aube de 2021 ont été les vaccins à ARN messager développés par les laboratoires Pfizer/BioNTech et Moderna. Est ensuite arrivé le très attendu vaccin à vecteur viral d’AstraZeneca, qui a fait couler beaucoup d’encre, tout en semant le trouble dans les esprits ! En l’espace de quelques jours, il a été suspendu dans plusieurs pays d’Europe à la suite de signalements d’effets indésirables, puis il a été réintroduit et de nouvelles données rassurantes ont été communiquées. Mais le mal a été fait et la méfiance s’est installée durablement chez une partie de la population. Enfin, le petit dernier arrivé, c’est le vaccin à vecteur viral de chez Janssen, qui utilise une technologie proche de celle du vaccin d’AstraZeneca.
Pour la population adulte en général, en centre de vaccination, c’est le vaccin Pfizer/BioNTech qui sont proposés, parfois le vaccin Moderna en seconde dose, tandis qu’en pharmacie, chez le médecin traitant, en cabinet infirmier ou en soin à domicile, ce sont les vaccins AstraZeneca, Moderna ou Janssen qui sont disponibles.
Le calendrier vaccinal
Là aussi, nous naviguons en eaux troubles ! La maladie Covid-19 et les thérapeutiques associées sont encore récentes et nous les apprivoisons au fil du temps. Les stratégies de vaccination changent au gré des nouvelles données cliniques, du recul scientifique et de l’évolution de la situation épidémiologique. Dans ce contexte, de nouvelles recommandations viennent donc encadrer, depuis le 31 mai 2021, l’ouverture de la vaccination à tous les adultes.
Pour clarifier, à ce jour, dans la population générale et sauf cas particuliers :
- Les personnes âgées de plus de 55 ans peuvent se faire vacciner avec l’un des quatre vaccins disponibles, mais préférentiellement avec le Vaxzevria® d’AstraZeneca ou le vaccin Covid-19 de Janssen. L’intervalle entre deux doses est de 9 à 12 semaines pour le Vaxzevria®; le vaccin de Janssen, quant à lui, ne nécessite qu’une seule injection.
-Les personnes âgées de moins de 55 ans peuvent se faire vacciner avec le Comirnaty® de Pfizer/BioNTech ou le vaccin Covid-19 de Moderna. L’intervalle entre deux doses est de 6 semaines.
Et pour les personnes ayant reçu une première dose du vaccin d’AstraZeneca, elles peuvent avoir, dans un délai de 12 semaines, une seconde injection par l’un des deux vaccins à ARN, soit Pfizer/BioNTech ou Moderna.
Ces informations sont celles qui concernent pour le moment la vaccination du grand public. Restons aux aguets pour la suite des évènements, car l’extension de la vaccination aux 12-18 ans est prévue dès le 15 juin 2021 !
Roxane Goulam est Pharmacien négociateur